Houston (Texas) correspondance
Depuis dix ans, «nano» est le préfixe en vogue dans le monde scientifique. A l'échelle du nanomètre (le milliardième de mètre), là où la miniaturisation atteint les dimensions moléculaires, les nanotechnologies sont promises à des utilisations mirifiques. Chimie, physique, santé, informatique, spatial... pas une discipline qui ne tire des plans sur la comète. La Rice University à Houston (Texas) a accueilli, en début de semaine dernière, une conférence sur les possibles conséquences néfastes des nanomanips pour l'homme et l'environnement. Les intervenants, pour moitié des chercheurs français (CNRS-Cerege, Commissariat à l'énergie atomique (CEA), universités de Montpellier et de Jussieu), étaient mobilisés par la Mission scientifique et technologique du consulat général de France à Houston, qui cherche à établir des coopérations entre les deux côtés de l'Atlantique.
Robots cinglés. Jusque-là, les réticences aux nanos n'avaient été le fait que d'individus en dehors de l'establishment scientifique. Tel Bill Joy, de Sun Microsystems, qui estimait, en août 2000, que les «nanotechnologies illimitées» laissaient courir le risque de créer une «armée de robots cinglés capables de détruire la biosphère» (Libération du 24 août 2000). Car l'un des objectifs actuels des chercheurs est de mettre au point des matériaux ou des engins dont les éléments «s'autorépliqueraient». On peut imaginer ce que ce genre de création donnerait, lâché dans la nature par acciden