Menu
Libération

L'Afrique, premier atelier d'artistes

Article réservé aux abonnés
publié le 11 janvier 2002 à 21h39

Les grottes de Lascaux (14 000 ans) et Chauvet (35 000 ans) restent des chefs-d'oeuvre de l'art rupestre mais, il y a 77 000 ans, l'homme moderne était déjà capable d'abstraction et de pensée symbolique. C'était en Afrique et non en Europe, toujours traditionnellement désignée comme le berceau de l'art. Une industrie lithique, osseuse, techniquement très évoluée, et des morceaux d'ocre gravés de motifs géométriques ont été découverts, voilà quel ques années, en Afrique du Sud. Pour la première fois, ils ont été datés de manière fiable par deux laboratoires, l'un anglais, l'autre français. Sur d'autres sites africains, des doutes subsistaient faute de fossiles en bon état ou de datations. Ces doutes sont levés: homo sapiens était déjà très évolué en Afrique. Et beaucoup plus tôt qu'on ne le pensait.

A 200 km à l'est du Cap, sur les terres de sa famille, Christopher Henshilwood a découvert au début des années 90, la grotte de Blombos. Ce Sud-Africain a passé un doctorat d'archéologie en 1995, puis est devenu professeur en Norvège et aux Etats- Unis. Il dirige les fouilles de sa grotte, ayant réussi à attirer des chercheurs américains, anglais et français qui signent aujourd'hui dans la revue Science.

Sagaies. Qu' y a-t-il de si extraordinaire au fond de cette grotte? Tout d'abord une véritable industrie lithique, des outils en os, des poinçons, des pointes de sagaie, travaillés à un niveau qui correspond aux outils datant de 40 000 ans en Europe. Autre surprise, des quantités d'