Comment se procurer gloire et crédits lorsque l'on est microbiologiste, de surcroît spécialisé en drôles de bestioles vivant en milieux extrêmes? Facile, il suffit d'expliquer que ledit milieu ressemble à ce que l'on peut trouver sur Mars ou quelque autre endroit du système solaire, et le tour est joué. Dernière d'une série qui s'allonge, l'équipe de Francis Chapelle (du service géologique des Etats-Unis) l'a fait, en publiant hier dans Nature la découverte d'une nouvelle sorte de micro-organisme, déniché dans les roches chaudes et humides du sous-sol de l'Idaho.
Origine volcanique. C'est tout une communauté d'archaebactéries micro-organismes dépourvus de noyau regroupant leur ADN, comme les bactéries que l'équipe américaine à mis au jour, dans un milieu pour le moins hostile à la vie terrestre ordinaire. Au sud des montagnes de Beaverhead, le lieu-dit Lidy Hot Spring, comme son nom l'indique, est parsemé de sources chaudes. Logique: le sous-sol est d'origine volcanique, bourré de failles où circule une eau brûlante (près de 60 °C), pratiquement dépourvue d'oxygène et de carbone organique. Dans un tel environnement, seuls peuvent s'épanouir des micro-organismes de type «archaebactéries extrêmophiles», ayant acquis des adaptations très éloignées de la vie ordinaire fondée sur la photosynthèse et l'énergie solaire. Les premières furent découvertes dans les années 1970. Et depuis, les biologistes en ont trouvé à foison, dans les sources hydrothermales au fond des océans où