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Libération

Charbon : un vaccin expérimental

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Mis au point à l'institut Pasteur, il devra être testé sur l'homme.
publié le 23 janvier 2002 à 21h46

Tandis que les Etats-Unis poursuivent leur enquête pour retrouver le ou les auteurs des attaques au charbon qui ont fait cinq morts à l'automne, les chercheurs de l'institut Pasteur ont annoncé la mise au point d'un vaccin expérimental contre la maladie (1). Une préparation qui s'avère efficace même avec des souches réputées virulentes chez le cobaye et la souris, deux espèces très sensibles à la maladie, mais qui reste bien évidemment à tester chez l'homme.

Certes, il existe déjà des vaccins pour le bétail, fabriqués à partir de souches cellulaires inactivées, mais qui offrent de sérieuses contre-indications chez l'homme. Les anciens vaccins humains, conçus dans les années 60 à partir de l'une des toxines de la bactérie et utilisés par l'armée américaine pendant la guerre du Golfe, offrent une protection toute relative au prix de sérieux effets secondaires. «Nous nous appuyons sur une base analogue qui lutte contre les effets des toxines, explique Michèle Mock. Mais nous avons ajouté des spores désactivées pour éviter l'étape d'infection.» Celles-ci permettent à l'organisme de se préparer à lutter contre l'invasion par cette forme inerte de la bactérie.

Inutile de chercher un lien entre cette annonce et la récente «épidémie» américaine. «Nos travaux ont été soumis fin août (soit deux mois avant les attaques au charbon outre-Atlantique), raconte Michèle Mock. Nous avons été débordés à l'automne et les corrections demandées ont tardé, ce qui explique que la publication ait pris