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La machine propose, l'homme dispose

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En France, douze points de similitude ont valeur de preuve.
publié le 24 janvier 2002 à 21h47

En France, un cerveau informatique fiche, trie et compare les empreintes des auteurs d'infractions aux «traces non résolues» prélevées sur les voitures volées, les lieux de cambriolage ou les scènes de crime. Mais c'est un technicien en dactyloscopie qui vérifie les découvertes que permet ce Fichier automatisé des empreintes digitales (Faed). A chaque entrée de nouveaux «clients», le fichier «mouline». Ainsi, le 10 mars 1999, le Faed a mis en parallèle la fiche de Pierre Lorci, ex-champion de boxe des poids légers, et la trace d'un doigt trouvé en 1994 dans la maison d'un vieux monsieur, mort le crâne fracassé à Bezons (Val- d'Oise). La trace non identifiée avait végété cinq ans sans résultat. Jusqu'au jour où son propriétaire, Pierre Lorci, est entré dans la base après un triple délit de «faux, usage et escroquerie».

Deux index. Sur la plate-forme d'Ecully (Rhône), dans le saint des saints de la police technique et scientifique (PTS), le fichier centralise 1,4 million d'individus et 120 000 «traces non résolues». Dans un cas comme celui de Lorci, un spécialiste en dactyloscopie appelle sur l'écran les deux index (la trace et l'empreinte) et examine «les caractéristiques du dessin, îlots, lacs, bifurcations, arrêts de ligne, crochets, anneaux, etc.» Là, il a trouvé les «douze points de comparaison» ­ c'est la norme française ­ exigés pour avoir valeur de preuve pénale. Il a validé la trouvaille du Faed. Pour plus de précaution, un second opérateur lorgne à la loupe la fiche d