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Des filles bien nez

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BIOLOGIE. Une étude montre que les femmes reconnaissent les odeurs évoquant un lien génétique avec leur père.
publié le 25 janvier 2002 à 21h48
(mis à jour le 25 janvier 2002 à 21h48)

Elle: «J'aime ton discret parfum». Lui: «Je ne mets pas de parfum». Elle: «Alors, c'est l'odeur de ton système immunitaire, il doit ressembler à celui de mon père. Un peu, pas trop, juste ce qu'il faut pour me taper dans le nez». Lui est médusé. Mais elle est avisée: elle a lu l'article de l'équipe de Carole Ober, généticienne à l'université de Chicago, que vient de publier la revue Nature Genetics. Un article qui relate une expérience parfaitement scientifique où il est néanmoins question de T-shirt sales, d'anabaptistes, de juifs ashkénazes et de Sikhs, d'asperge et de génétique moléculaire. Il en ressort que les femmes ont le nez fin, avec un penchant «naturel» ­ c'est-à-dire gravé dans leur génome ­ pour des odeurs évoquant un lien génétique avec leur paternel. Mieux ­ ou pire ­, les biologistes démontrent que cette affinité élective est dictée aux femmes par des gènes hérités de leur père, et seulement de lui... Plus précisément, des gènes spécifiques du système immunitaire paternel.

Gènes. D'un côté, les renifleuses: 49 femmes Hutterites, une communauté d'anabaptistes émigrés d'Autriche et d'Allemagne en Amérique au XVIIe siècle et qui se marient essentiellement entre eux. Soit une cohorte assez homogène au plan génétique et donc plus facile à étudier. De l'autre côté, les «donneurs d'odeurs», des hommes d'origines diverses: juifs ashkénazes, Sikhs, Danois, Anglais, Polonais, Espagnols... Ils ont dormi deux nuits consécutives avec le même T-Shirt, qui f