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Clic sur les espèces du monde entier

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Leur classement est un travail de bénédictins.
publié le 29 janvier 2002 à 21h50

Les encyclopédistes ont rêvé d'un catalogue exhaustif du monde vivant. C'est le XXIe siècle qui le réalisera, grâce à l'informatique. Technologie indispensable, au vu de l'immensité de la tâche. Et qui aura surtout l'avantage d'en permettre l'accès à n'importe qui, du moins s'il est pourvu d'un accès à Internet. Ce mégaprojet (1) international a un nom : Global Biodiversity Information Facility (GBIF). Un secrétariat, quinze personnes installées à Copenhague depuis décembre 2001. Et une ambition phénoménale : mettre en réseau et surtout valider les noms et les concepts utilisés par les bases de données actuelles et futures de tout le monde vivant. Brevets sur les gènes, quotas de pêche, conservation de la biodiversité, extraction de molécules thérapeutiques d'organismes vivants, lutte biologique en agriculture... A chaque fois, souligne Simon Tillier, directeur de l'Institut de systématique (CNRS, Muséum et université Paris-VI), «il faut savoir de quelle espèce on parle». «D'ici cinq ans, GBIF aura déjà de premiers résultats», prédit ce spécialiste des mollusques terrestres.

Partage. L'ONU a fait signer, à Rio de Janeiro en 1992, une convention sur «la conservation de la diversité biologique, l'utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable des avantages découlant de l'exploitation des ressources génétiques». Son application exige d'être capable d'identifier les espèces et de savoir où elles vivent. L'objectif hier purement académique s'impose au rédacte