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Libération

Lifou, la Babylone des mollusques

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publié le 29 janvier 2002 à 21h50

Cocotiers, sable blanc, mer chaude... la baie du Santal est l'un des plus beaux ornements de Lifou ­ archipel des îles Loyautés, à l'est de la Grande-Terre, en Nouvelle-Calédonie. Paradisiaque ? «Oh, il ne faut pas exagérer, certains jours le ciel est gris et bas, on se croirait en rade de Brest.» Difficile de déterminer si Philippe Bouchet, professeur au Muséum national d'histoire naturelle, ne blague pas. Le crachin de Lifou n'a manifestement pas atténué l'enthousiasme du malacologue ­ spécialiste des mollusques ­ qui a dirigé la mission Lifou 2000. Il en présente jeudi prochain les principaux résultats, résumés ainsi : «150 000 animaux récoltés et près de 3 000 espèces différentes de mollusques observés. Autrement dit, la seule baie de Santal (4 500 hectares) recèle plus de biodiversité que toute la Méditerranée (300 millions d'hectares).»

Ce résultat majeur est le fruit d'une opération lourde, organisée par le Muséum et le centre de Nouméa de l'IRD (Institut de recherche pour le développement), cofinancée par la fondation Total. Durant six semaines, en octobre et novembre 2000, la baie de Santal avait l'air d'une station de biologie marine bien équipée. Un navire, l'Alis de l'IRD, un centre de tri et d'analyse doté en matériel de laboratoire et 45 scientifiques de 9 pays (1) qui ont arpenté les plages à marée basse, dragué les fonds, plongé munis de brosses et surtout d'aspirateurs géants afin de récolter cette vie qui grouille entre coraux et sables.

Plongées de nuit. La