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Libération

A l'abordage des revues scientifiques

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Les signataires de l'appel de Budapest vont mettre les articles en accès libre.
publié le 14 février 2002 à 22h15

L'an dernier, des milliers de chercheurs avaient lancé une pétition pour demander aux revues scientifiques de mettre en libre accès les articles dans un «délai raisonnable» après publication (Libération du 14 et 15 avril 2001). Et posaient un ultimatum au 1er janvier de cette année. «Il ne s'est rien passé», constate Stevan Harnad, professeur de sciences cognitives à l'université de Southampton (Grande-Bretagne) et fer de lance de «l'initiative pour l'accès libre de Budapest» qui entre en vigueur aujourd'hui (1). «Nous avons donc décidé d'agir. C'est subversif, mais il n'y a pas d'autre solution.» Il s'agit, ni plus ni moins, de placer dans le domaine public les articles publiés dans les revues scientifiques, sans leur autorisation.

Le monde de l'édition scientifique abrite des dizaines de milliers de revues. Vingt mille d'entre elles s'appuient sur un comité de lecture : elles imposent une révision des articles par des scientifiques avant publication, un gage de qualité respecté dans le monde entier. Ces revues sont diffusées en ligne ou imprimées en contrepartie d'abonnements coûteux, dont certains atteignent les 15 000 euros par an. Pire, des revues font payer les auteurs dont les laboratoires déboursent parfois 1 500 euros pour un article. «Même une université riche comme celle de Harvard ne peut s'offrir qu'une petite partie de la littérature scientifique, s'insurge Harnard. L'édition scientifique est une exception dans le domaine de l'écrit puisque les auteurs ne sont j