Chaque année, profitant de l'été austral, les chercheurs poursuivent leurs investigations sur le comportement animal dans le grand Sud. Une équipe franco-suisse a ainsi publié le 15 février dans Science les premiers résultats d'une campagne de suivi des grands albatros dans l'archipel français de Crozet, presque à mi-chemin entre Madagascar et l'Antarctique, une région qui compte de nombreuses colonies de cet oiseau.
Reproduction. L'albatros est le plus grand oiseau volant du règne animal. Ses dix à douze kilos pour deux à trois mètres d'envergure parcourent les quarantièmes rugissants à longueur d'années. Les chercheurs du centre de Chizé (CNRS), dirigés par Henri Weimerskirch, se sont intéressés aux petits trajets qu'effectuent ces grands oiseaux pendant leur période de reproduction (1). Des déplacements d'une dizaine de jours pendant que le mâle ou la femelle couve le nid, et de deux à trois jours après la naissance du petit. «Nous leur avons fixé un petit récepteur de positionnement par satellite GPS, raconte Henri Weimerskirch. On le scotche sur le dos de l'animal qui couve, quand il s'apprête à repartir à la pêche. Comme ces oiseaux ne connaissent pas de prédateurs terrestres, ils ne sont pas farouches du tout.» Cent grammes de technologie permettent d'épier, au mètre près, les campagnes de pêche de l'albatros, à raison d'une mesure toutes les une à cinq secondes suivant l'autonomie désirée.
135 km/h. Entre janvier et mars 2001, une quinzaine d'animaux ont ainsi été inst