Kourou envoyé spécial
Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'Europe spatiale jouera gros. Toutes les équipes du Centre spatial guyanais sont mobilisées pour réussir le vol 145 d'Arianespace la société qui commercialise le lanceur euro péen , aussi baptisé 511, puisqu'il s'agit du onzième tir d'Ariane 5. Un tir décisif, avec un «double enjeu, la fusée et le satellite»: «Ariane 5 doit effacer le semi-échec de son dernier tir en juillet et prouver qu'elle peut, définitivement, remplacer Ariane-4. Quant à Envisat, c'est la charge utile la plus importante jamais confiée à Ariane 5», résume Gérard Brachet, le directeur général du Cnes, l'agence spatiale française.
Sous la coiffe d'Ariane 5 trône en effet le plus cher et le plus gros satellite jamais lancé par l'Europe. Un monstre de plus de 8 tonnes, chargé de dix instruments de haute technologie, dont la mission est de mettre la planète bleue sous monitoring, depuis son orbite à 800 kilomètres d'altitude et passant tout près des pôles. Aboutissement d'un projet extraordinairement ambitieux qui a germé à la fin des années 80, alors que se préparait le Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro en 1992, qui allait mettre l'environnement et le climat à l'agenda des Nations Unies.
Démesure. La facture est à la mesure de l'ambition scientifique: pas moins de 2,3 milliards d'euros pour l'ensemble du programme (la fusée, le satellite et son exploitation durant cinq ans), dont le Cnes a financé près du quart. Une démesure qui provient, raconte Gu