José Achache, géophysicien, est directeur de l’observation de la Terre à l’Agence spatiale européenne. Il compte sur cette position pour faire jouer à l’ESA un rôle décisif dans la mise en oeuvre du programme GMES (Global Monitoring for Environment and Security ) adopté par l’Union européenne, dont l’ambition affichée est de rivaliser avec les Etats-Unis pour la surveillance de la planète par satellites.
L'Agence européenne va consacrer près de 2,5 milliards d'euros au programme Envisat, c'est considérable, est-ce justifié ?
Les risques et les conséquences du changement climatique provoqué par l'homme sont suffisamment importants pour être traités avec le plus grand sérieux. Les spécialistes conviennent aujourd'hui comme le montrent les rapports du groupe d'experts auprès de l'ONU que le réchauffement a commencé, que l'équilibre chimique de l'atmosphère est bousculé et la responsabilité de l'homme avérée. Il serait irresponsable de ne pas se donner la possibilité de s'y préparer, avec une détermination et des moyens du niveau de ceux dont nous avons fait preuve pour nous protéger d'un accident ou d'une attaque nucléaires. Au-delà de cette menace, le développement démographique, industriel et économique de l'humanité exige que nous organisions une gestion intégrée, à l'échelle planétaire, de l'environnement terrestre et maritime comme des ressources naturelles. Cette gestion passe par la surveillance et la compréhension de processus naturels complexes pour lesquels