Mathias Fink est directeur du laboratoire ondes et acoustique à l'Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris. Il explique en quoi la publication des travaux de Rusi Taleyarkhan était essentielle.
Comment lisez-vous les résultats de vos collègues américains ?
C'est sans doute une percée fantastique, et je pense que la fusion a pu avoir lieu. Les chercheurs ont utilisé une astuce remarquable qui leur a permis d'obtenir des bulles beaucoup plus petites que ce qui se faisait jusqu'à présent. Et ensuite un accroissement spectaculaire de volume des bulles qui explique probablement qu'ils aient pu atteindre, lors de l'implosion, une énergie et un confinement suffisant pour déclencher une réaction de fusion. Ce travail paraît très sérieux. Pendant le processus de révision de l'article, les expériences ont été refaites sous de très nombreuses formes. Le choix du liquide expérimental, l'acétone deutéré, est très original et a dû jouer un rôle dans leur résultat.
Peut-on considérer cette expérience comme une preuve que la fusion nucléaire est possible par cette technique ?
Bien sûr que non. Il faut maintenant que d'autres équipes s'en emparent, refassent les expériences. Il reste plein de questions sans réponses. Ces recherches ne doivent pas être cantonnées à la communauté des spécialistes de l'acoustique et de l'hydrodynamique. Il faut maintenant travailler avec des chimistes et des physiciens nucléaires pour en savoir plus. Et avec des spécialistes de l