Les travaux de Taleyarkhan s'inscrivent dans l'étude de la sonoluminescence. Un phénomène qui se produit quand on provoque la formation et l'expansion de bulles dans un liquide, puis leur implosion, à l'aide d'ondes acoustiques. L'énergie accumulée pendant l'expansion se concentre alors et échauffe la bulle au point d'émettre une faible lumière. Dans l'eau, cet échauffement peut atteindre des milliers ou des dizaines de milliers de degrés. A Oak Ridge, Taleyarkhan a utilisé deux formes d'acétone comme liquide. L'une, l'acétone ordinaire, renferme de l'hydrogène «léger», dont le noyau ne contient qu'un proton. La seconde, l'«acétone deutéré», renferme des atomes de deutérium, un hydrogène «lourd» (un proton et un neutron). En utilisant des neutrons pour créer des bulles microscopiques, puis en provoquant la sonoluminescence, les chercheurs ont repéré du tritium dans l'acétone deutéré, et rien avec de l'acétone ordinaire. Le tritium signerait l'existence d'une réaction de fusion du deutérium. Mais la seconde équipe, chargée de reproduire l'expérience de Taleyarkhan, a utilisé une autre méthode, qui mesure la quantité de neutrons émis. Trop faible, donc pas de fusion. Des neutrons sont pourtant là. Proviendraient-ils du faisceau qui a servi à créer les bulles ? Mystère.
«Cette expérience pose beaucoup d'autres questions», affirme Stéphane Zaleski, de l'université Paris-VI. Comment les chercheurs ont-ils par exemple pu obtenir les températures considérables de la fusion ? «Il sem