L'opéré se porte bien. Et les astrophysiciens respirent. C'est le premier bilan que la Nasa tire de la spectaculaire et risquée sortie de ses deux astronautes effectuée hier pendant sept heures. John Grunsfeld et Rick Linnehan devaient réaliser une sorte de «chirurgie à coeur ouvert mais sans assistance respiratoire», explique la Nasa en filant la métaphore médicale. Une comparaison osée mais justifiée puisqu'il s'agissait de remplacer le système électrique central du télescope spatial Hubble. Le risque de l'opération était en effet maximal et la survie du satellite en jeu.
Délais. Lors du remplacement du matériel, le coûteux et précieux engin (10 milliards de dollars pour sa construction et son entretien) a été privé de toute source d'énergie. Une situation sans précédent depuis la mise en orbite du télescope en 1990. Et un cas de figure qui ne s'était jamais présenté lors des quinze autres interventions d'astronautes, depuis la première «visite de service», en 1993. Sans électricité, Hubble est exposé sans défense aux conditions rudes et changeantes du milieu spatial. Températures élevées (plus de 80° C) lorsque le Soleil est en vue, froid glacial (- 70° C) dès qu'il disparaît derrière la Terre. Il était donc impératif de tenir les délais.
Les ingénieurs de l'Agence spatiale avaient calculé qu'il fallait surtout ne pas dépasser dix heures sans jus, afin d'éviter au télescope de trop nombreuses alternances entre la chaude lumière du Soleil et l'ombre froide d