Donges envoyé spécial
L'usine de retraitement des déchets mazoutés de l'Erika cafouille. Ce grand magma de sable, rochers et vase, mêlés de fioul et de résidus divers végétaux, bâches plastiques ou bottes a été confié par TotalFinaElf à Brézillon, filiale de Bouygues spécialisée dans le retraitement des déchets. Mais sans expérience dans le conditionnement des produits pétroliers. Lundi soir, lors d'une conférence de presse sur place, à Donges (Loire-Atlantique), le sous-traitant de Total a dû reconnaître qu'il peinait: le devis prévisionnel de l'opération doit passer de 30 à 55 millions d'euros, payés par la firme pétrolière.
D'abord annoncée en mai 2000, mais seulement démarrée en avril 2001, cette «première mondiale» claironnée par Total va de raté en retard. Dès juillet 2001, tout est interrompu. Les ingénieurs découvrent plus de vase très fine que prévu, et des «émulsions fioul-gazole, eau et sédiments plus difficiles à traiter». En novembre, Brézillon s'essaye à un procédé à base de chaux, charriée à la pelleteuse. Ce qui se solde par plusieurs départs d'incendie, en pleine zone classée Seveso, qui cumule raffinerie, dépôts gaziers et terminal méthanier. Les pompiers de la raffinerie voisine sont appelés en urgence mais finalement bloqués à la grille, les flammes ayant été étouffées par les moyens du bord.
A ce jour, seuls 7 % des tonnes grattées après le naufrage de l'Erika ont été traités. Brézillon va donc abandonner le procédé de traitement thermique qui devait as