Le bruit a dû être effroyable. Pas moins de 3 250 km2 de glace se sont disloqués et séparés de la péninsule Antarctique en seulement un mois. L'équi valent de la superficie du Vaucluse, ou des Yvelines et du Val-d'Oise réunis. Epaisse à l'origine de 220 mètres et probablement apparue il y a douze mille ans, la banquise Larsen s'est fracturée en milliers d'icebergs. Au total, ce seraient 720 milliards de tonnes de glace qui sont parties à la dérive dans la mer de Weddell. Du jamais vu depuis trente ans au moins dans cette partie est de l'Antarctique. Même si les causes profondes restent inconnues, tous les regards se portent vers le climat.
Glaciers. « La glace va progressivement remonter vers des latitudes plus chaudes et fondre », explique Helmut Rott, de l'université d'Innsbruck (Autriche). Il étudie depuis longtemps la banquise Larsen, dont la partie sud (Larsen B) vient de se fracturer. Mais pas de risque à craindre d'une montée du niveau des océans après ce phénomène. Car, bien qu'accrochée au continent, la gigantesque plaque de glace flottait déjà. Et la fonte d'un glaçon ne fait pas monter le niveau de l'eau dans un verre ! Mais, à très long terme, la disparition de la banquise pourrait accélérer le déversement des glaciers continentaux dans l'océan Antarctique.
« La banquise était fracturée en de multiples endroits et sa partie nord (Larsen A, ndlr) s'était effondrée en 1995, raconte Helmut Rott. Il y avait beaucoup d'eau à la surface de Larsen B, sous forme de flaques