La grotte de Lascaux est-elle menacée par son double ? Lascaux II, créée à proximité du site original pour le préserver des flux touristiques, connaît un tel succès que les préhistoriens craignent les nuisances dues aux défilés incessants de voitures et visiteurs. Ils souhaiteraient à terme délocaliser cette doublure trop proche. Mais la société qui gère cette manne inépuisable (300 000 visiteurs par an) prévoit au contraire des aménagements pour mieux accueillir les touristes.
Sur les hauteurs du village de Montignac, la grotte de Lascaux, découverte en 1943, sommeille, fragile, précieuse, unique et fermée par une porte en bronze. Seule en France avec sa voisine Font-de-Gaume à abriter des oeuvres polychromes datées de 16 000 ans. Une petite route qui grimpe la colline y mène mais clôtures, portail, caméras et gardiens protègent les lieux. En 1963, l'Etat décide de fermer la grotte atteinte de deux maux : la maladie verte des colonies d'algues apportées par les pieds des visiteurs puis la maladie blanche des cristaux de calcite dus au gaz carbonique et à la température trop élevée. Le propriétaire des lieux, le comte de La Rochefoucauld, est indemnisé et reçoit des subventions pour réaliser un double sur sa propriété, tout près de l'original. La construction démarre en 1973, et en 1978 le conseil général de Dordogne rachète la grotte jumelle et la cède à la Semitour, une société mixte de droit privé dont il est l'actionnaire majoritaire. Lascaux II ouvre en 1983. Le su