Avis de chaud confirmé pour les trente prochaines années et craintes de débordements lacustres dans l'Himalaya. Ordinateurs et scientifiques de terrain sonnent de nouveau l'alarme sur le changement climatique, en cours et à venir. A l'appui : deux nouvelles séries de simulations informatiques du climat futur, publiées aujourd'hui dans la revue internationale Nature (1), et l'évolution récente des glaciers himalayens.
Les experts en climats de synthèse, britanniques et suisses, se sont livrés à des exercices assez différents des travaux habituels. L'effort de leurs collègues est en effet souvent tourné vers l'horizon 2100 et la recherche d'une sophistication croissante des modèles climatiques, afin d'intégrer le maximum de processus naturels et d'approcher ainsi le monde réel. Là, les deux équipes, par des méthodes distinctes, se sont focalisées sur le futur proche d'ici à 2 030 et sur une approche statistique, en multipliant des simulations plus simples, mais tout de même contraintes par les données climatiques récentes.
Les résultats vont tous dans la même direction, prévoyant une hausse de la température globale de 0,3 °C à 1,3 °C pour les Britanniques et de 0,5 à 1,2 °C pour les Suisses lors de la décennie 2020-2030 relativement aux années 1990. L'approche statistique des Suisses est singulièrement pessimiste : elle prévoit que le réchauffement a une forte probabilité (40 %) de dépasser les projections les plus hautes au-delà de 5 °C supplémentaires à l'horizon 2100