L'hirondelle de fenêtre, oiseau de mauvais augure ? Avec des effectifs en baisse de 84 %, elle est emblématique du déclin de nombreux de ses congénères. Après treize années d'un programme de «suivi temporel d'oiseaux communs» (Stoc), les chercheurs du Muséum d'histoire naturelle Romain Julliard et Frédéric Jiguet publient une première série de résultats : espèces con fondues, les effectifs ont chuté de 10 %. Une tendance déjà observée en Allemagne, Angleterre et aux Pays-Bas, qui masque une réalité con trastée. Stoc a été lancé en 1989 par le Centre de recherches sur la biologie des populations d'oiseaux du muséum.
Vingt-sept espèces présentent une diminution continue et parfois spectaculaire de leurs effectifs. Le pouillot siffleur voit sa population diminuer de 73 %. Viennent ensuite la linotte mélodieuse (-62 %), la pie bavarde (-61 %) et la mésange nonnette (-59 %). Le pigeon colombin déserte nos forêts (- 56 %), et la perdrix disparaît peu à peu des plaines agricoles (-49 %). Même le cri du coucou se fait plus rare (-28 %). L'étude montre aussi que quatorze espèces présentent une baisse importante, en dépit de variations interannuelles très prononcées. Un phénomène sans doute conjoncturel, selon les chercheurs, même si «certaines espèces ont tendance à fluctuer naturellement, car elles dépendent plus que d'autres de ressources alimentaires spécifiques, ou sont plus sensibles aux changements climatiques», explique Romain Julliard.
Agriculture. Quarante espèces affichent un