Qui n'a jamais pesté à la vue de morceaux de plastique sur les plages ? Ces débris ne se contentent pas de polluer les paysages. En dérivant sur les océans, plastiques et bouts de bois mondialisent des espèces de mollusques, vers, méduses et crustacés et menacent les faunes locales, explique David Barnes, du British Antarctic Survey, dans Nature (1). Depuis dix ans, il en cherche des preuves sur les rivages de toutes les mers du globe, du Spitzberg à l'Antarctique, en passant par l'Atlantique, l'océan Indien et la mer de Tasmanie.
«Une fois que j'ai choisi un site, cela ne me prend qu'une journée sur place, raconte le chercheur. En Europe, par exemple, les déchets sont très abondants sur les côtes. Mais je prends soin d'éviter les sites où les débris ont à l'évidence une origine locale.» Dans le Pas-de-Calais, l'immense majorité des détritus côté français vient de Grande-Bretagne et vice versa. La quantité de débris relevée sur les côtes anglaises aurait, selon David Barnes, doublé entre 1994 et 1998. Au total, le scientifique britannique constate que, suivant les endroits, entre 20 % et 80 % des débris sont fabriqués de la main de l'homme.
Mobile home. Les morceaux de bois (planches, troncs d'arbre, etc.) jouent, comme les plastiques, le rôle de transporteurs d'espèces marines. «Ils sont parfois majoritaires sur certains sites. Le bois peut être fortement colonisé par des mollusques et des crustacés. Mais de manière moins fréquente que les pièces de plastique.» Le chercheur à