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Libération

Le bacille de Floride a de la famille au Maryland

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publié le 11 mai 2002 à 23h26

Peu à peu, le bacille du charbon, alias Bacillus anthracis, abat ses cartes. Sous la pression des scientifiques, la souche du pathogène bioterroriste qui a tué 5 personnes l'automne dernier aux Etats-Unis commence à montrer son visage et à livrer quelques secrets de famille (1). «Florida» vient de leur révéler 60 nouvelles particularités de son patrimoine génétique. En les comparant avec celles d'autres versions de bacilles de charbon qu'ils stockent depuis des années, les chercheurs de l'Institute for Genomic Research (TIGR) espèrent pouvoir retrouver le plus proche parent de Florida. Et par la même occasion l'individu qui s'en est servi pour semer la terreur.

Vache et chèvre. Pour autant, si le bacille ne leur a pas encore donné l'adresse de son expéditeur, les biologistes ont déjà acquis la certitude que la souche Florida, envoyée pour la première fois le 4 octobre 2001 à la rédaction d'un journal de West Palm Beach (Floride), est une descendante de la souche «Ames» du bacille du charbon. Elles possèdent toutes les deux certaines zones d'ADN absolument identiques alors que ces régions sont réputées hyper variables d'un individu à l'autre. Découverte en 1981 dans le cadavre d'une vache texane, la souche Ames était réapparue en 1997 chez une chèvre dans la même zone. Mais très légèrement modifiée. Au vu des analyses génétiques, Florida semble plus proche de la souche Ames datée de 1981 que de celle de 1997. Elle ne semble pas non plus avoir été génétiquement modifiée avant d