L'édition du 10 mai de la revue Science est la scène d'une bronca scientifique. De nombreux organismes de recherche américains y désapprouvent vigoureusement une des dernières initiatives américaines en matière de sécurité intérieure : la fermeture des laboratoires du Département de l'agriculture (Usda) aux chercheurs étrangers.
Après les attentats à la maladie du charbon qui ont suivi les attaques du 11 septembre, le Département de la justice avait enquêté dans les installations relevant de l'Usda et s'était inquiété du danger potentiel que présentent les virus étudiés dans plusieurs de ces laboratoires, dont celui de la fièvre aphteuse. Soulignant les risques liés à la circulation de certaines données et produits scientifiques, la Maison Blan che a pris la décision de suspendre l'accueil de chercheurs et étudiants étrangers dans les laboratoires de l'Usda. Par ailleurs, plusieurs chercheurs étrangers, dont les visas temporaires ont été délivrés à la demande de leurs structures d'accueil, suscitent la méfiance des autorités en raison de leur présence trop sporadique dans leur laboratoire.
«Désastre». Pour Bruce Alberts, président de l'Académie nationale des sciences, cette décision «pourrait être un désastre». John Marburger, con seiller scientifique auprès de l'administration Bush, reconnaît que «ce n'est pas une très bonne idée». Ce sont les mem bres de l'Académie nationale des sciences, très inquiets, qui ont unanimement pressé leur président d'intervenir auprès de la Mais