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Libération
Interview

«C'est pour que la pêche dure qu'il faut la maîtriser»

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publié le 22 mai 2002 à 23h32

Directeur du département ressources halieutiques de l'Ifremer (Nantes), Loïc Antoine réclame des «plans de sauvegarde».

Les populations marines exploitées sont-elles vraiment en danger ?

La pêche s'est intensifiée partout dans le monde et notamment en Europe. Le poisson se raréfie au point que, pour certaines espèces, il faut envisager des plans de sauvegarde, en réduisant très fortement la pêche afin d'aider les stocks à se reconstituer. En mer du Nord, ce fut le cas du hareng il y a quelques années, c'est maintenant la morue qui est en cause et doit bénéficier de mesures urgentes, comme l'interdiction de pêche dans certaines zones. Ce pourrait être le cas de la sole et de la baudroie, si l'intensité de l'exploitation n'est pas maîtrisée rapidement. Cette maîtrise est difficile du fait que les stocks de poissons sont partagés entre plusieurs pays concurrents.

Quel dialogue avec les pêcheurs, alors que ces derniers viennent de récuser votre avertissement sur la langoustine ?

Ce dialogue existe et se passe bien en général. Mais la dégradation des stocks conduit à un discours pessimiste des scientifiques, ressenti comme de plus en plus restrictif par les pêcheurs. D'où une lassitude compréhensible et des craintes vives sur leur avenir immédiat. Pourtant, lorsque nous préconisons une limitation de l'exploitation des langoustines et la mise au point d'engins qui épargneraient les juvéniles, c'est justement pour permettre à leur activité de durer.

Les avis des scientifiques sont-ils s