Golfe de Gascogne envoyé spécial
A peine quelques moutons sur les crêtes d'une houle bien sage. Ce matin du 9 mai, à quelque 30 milles à l'ouest de Cap-Breton, la mer est calme. Une météo idéale pour les vingt halieutes spécialistes ès stocks de poissons qui vont sillonner le Golfe, de la côte basque au Finistère, durant cinq semaines, à bord du puissant navire océanographique bleu et blanc liseré de jaune de l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer).
La mission est «double», explique son chef, le très expérimenté Jacques Massé (Ifremer Nantes) qui, depuis trente ans, compte le poisson. Depuis l'an 2000, on ne peut plus se contenter de compter les sardines et les anchois pêchés pour fixer les quotas annuels : la réglementation européenne impose en outre une évaluation du stock du golfe de Gascogne. Dans deux mois, l'halieute devra produire, cartes à l'appui, un indice d'abondance pour la sardine et l'anchois. Une volonté de savoir au service d'un enjeu économique et social. Avec 60 % des captures françaises du golfe et près de 30 millions d'euros pour le seul anchois (chiffres 1998), les poissons pélagiques sardines, anchois, chinchards et maquereaux vivant en pleine eau, à la différence des poissons démersaux, comme la sole, qui restent au fond font vivre La Turballe, Hendaye, Saint-Jean-de-Luz, Lorient ou Saint-Guénolé. D'où l'intérêt du second objectif de Jacques Massé : «Comprendre le fonctionnement de l'écosystème pélagique : plancto