Comment faire de la science spatiale de qualité quand on a un budget «inférieur à ce qui était espéré» ? Aller sur Mars, Mercure, explorer les confins de l'Univers et observer de manière suffisamment précise des planètes extrasolaires pour déterminer si elles portent la vie ? Délicat, avoue l'Agence spatiale européenne. Surtout quand le concurrent direct, la Nasa, affiche un budget cinq fois supérieur pour les mêmes objectifs. La réponse de David Southwood, aux manettes du programme d'astronomie de l'Agence spatiale européenne depuis un an : avoir une «vision cosmique», expliquait-il hier, en présentant le calendrier des sondes et télescopes spatiaux.
Le résultat tient du miracle. La seule mission abandonnée, c'est Vénus. Southwood confirme le lancement en 2002 d'Integral pour observer «l'Univers chaud et violent des supernovae et trous noirs» ; celui d'Herschel et Planck, en 2007-2008, pour scruter «l'Univers froid et l'enfance du cosmos», ainsi que celui d'Eddington, chargé de découvrir des planètes extrasolaires qui pourraient ressembler à la Terre. Côté système solaire, partiront en 2003 Rosetta, qui ira se poser sur une comète, et Mars Express dont le radar ira traquer l'eau souterraine de la planète rouge. Enfin, à l'horizon 2011-2012, la sonde Bepi Colombo se dirigera vers Mercure, Solar Orbiter s'approchera plus près du Soleil qu'aucun autre robot, et Lisa tentera de capter les ondes gravitationnelles provoquées par les explosions d'étoiles et les traces laissées par