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Libération
Interview

Philippe Perrin «La Nasa me fait une confiance énorme»

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L'astronaute Philippe Perrin, avant son départ pour l'espace:
publié le 11 juin 2002 à 23h54

Philippe Perrin est polytechnicien, pilote de chasse (guerre du Golfe), puis astronaute. Trajectoire classique d'un chevalier du ciel qui rêve de voir ce dernier depuis le dessus. Mais trajectoire brillante, en particulier à Houston, le centre d'entraînement de la Nasa, où Pépé (son surnom là-bas) fait des étincelles en piscine ­ lors des séances en scaphandre ­ et cultive son immersion dans la communauté des astronautes américains. Résultat : il vient d'effectuer, dimanche, la première de ses trois sorties dans l'espace. Quelques jours avant son départ pour la Station spatiale internationale (ISS), Philippe Perrin participait à une interview collective par téléphone. Extraits.

Premier vol, trois sorties importantes, cela n'est pas un peu gonflé de la part de la Nasa ?

Si. La Nasa me fait une confiance énorme, j'en suis bien conscient, c'est la première fois que l'on charge un débutant de trois EVA (extravehicular activities, ndlr). Cette confiance provient de mon investissement dans la vie des astronautes américains, de mes performances lors des entraînements en piscine à Houston, où se trouve une réplique de la station, de mon passé de pilote de chasse... D'ailleurs, ces entraînements sont peut-être plus éprouvants que les EVA, car le scaphandre flotte, mais le corps, lui, ne flotte pas dans le scaphandre. Du coup, lorsque l'on travaille tête en bas, on a tout le poids du corps sur les épaules et des douleurs aux mains.

Pourquoi autant d'entraînement pour les sorties ?

Les activités extravéhiculaires sont dures, éprouvantes en raison de l'agressivité du milieu spatial. C'est le vide, il faut supporter des écarts de