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Libération

La mission vers Mars démarre mal

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publié le 16 juillet 2002 à 0h25

Ariane 5 lancera-t-elle vers Mars un engin tricolore ? Ce fut l'une des grandes affaires de Claude Allègre qui engagea l'agence spatiale française, le Cnes, dans une coopération avec la Nasa, visant un retour d'échantillons martiens sur Terre. Première étape : le tir d'un orbiteur vers la planète rouge en 2007, pour tester un rendez-vous en orbite martienne et déposer des ministations sismiques. Baptisé Mars Premier, ce programme ambitieux est menacé de mort pour cause de faiblesse budgétaire au Cnes.

Coquille vide.Officiellement, personne n'envisage de tuer Mars Premier. Il ne s'agit, assure Alain Bensoussan, le président du Cnes, que de «réduire les coûts et de le placer dans le cadre européen du programme Aurora», l'Europe ne pouvant «laisser Mars aux Américains». L'ennui, c'est qu'Aurora est une coquille vide, dotée de 14 millions d'euros... alors que la mission martienne, même rabougrie et repoussée à 2009, exige 300 millions, voire 380 si l'on maintient les objectifs scientifiques initiaux. Sous l'européanisation se cache donc l'abandon, ou, au mieux, un report très au-delà de 2009. C'est pourtant l'option qui aurait la préférence de Bensoussan, si l'on en croit des scientifiques et des ingénieurs engagés dans la mission. Cette menace a déclenché une réaction en chaîne redoutable. Emotion dans les labos, crise de direction au Cnes, et Claudie Haigneré, l'ex-astronaute nommée ministre de la Recherche dans le gouvernement Raffarin 2, dans ses petits souliers.

Rageant.Prése