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Libération

Et si Einstein avait tout faux?

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publié le 12 août 2002 à 0h38

Faut-il mettre au rancart la physique d'Einstein et toute la conception du monde qui va avec ? La question est fébrilement débattue au sein de la petite communauté de la physique théorique depuis plusieurs mois. Depuis, exactement, que l'astronome australien John Webb a observé un étrange phénomène en analysant la lumière de quasars (objets parmi les plus lumineux de l'univers) distants de plusieurs milliards d'années-lumière (1).

Le débat prend aujourd'hui une ampleur nouvelle avec la publication dans Nature d'un article du physicien théoricien Paul Davies. Cet autre chercheur australien avance, sur la base des mesures de John Webb, que la vitesse de la lumière pourrait ne pas être une constante. Cette vitesse aurait très légèrement diminué en douze milliards d'années. Patatras ! C'est une des lois phares de la physique moderne qui s'écroulerait. Et, selon les propres déclarations de Davies (à New Scientist), «il nous faudrait commencer à réexaminer la nature même de l'espace et du temps».

John Webb, de l'université de la Nouvelle-Galles-du-Sud, avait mis le feu aux poudres en rapportant avoir noté une infime variation d'une autre constante fondamentale, dite cons tante de structure fine, qui mesure l'interaction des photons de lumière avec des particules «chargées» comme les électrons. Affaire com pliquée dont il ne faut retenir que ceci : le phénomène ne peut s'expliquer que de deux façons. Soit la charge de l'électron a augmenté avec le temps, soit la vitesse de la lumière