C'est un métier. Avant de nicher pour se reproduire, les gobe-mouches à collier y regardent à deux fois. Ces petits oiseaux migrateurs examinent le nid des voisins pour optimiser les chances de survie de leur future progéniture. A leurs yeux, un nid bourré d'oisillons costauds, piaillant à s'en démonter le bec, est signe de bon emplacement pour se reproduire tandis qu'un nid abritant une poignée de petits piafs malingres indique qu'il vaut mieux se dégoter un meilleur terrain d'amour. Logique.
Mini Corse. L'étude publiée hier dans Science, dont sont issues ces conclusions, a été portée à bout de bicyclette par Blandine Doligez, aujourd'hui post-doctorante à l'institut de zoologie de l'université de Berne. Elle a dû s'expatrier deux mois par an, pendant quatre ans, sur l'île de Gotland, en Suède. Cette mini Corse perdue au milieu de la Baltique est une des haltes privilégiées des migrateurs en route pour les limites du cercle polaire. Très prisée des Suédois en mal de températures douces, cette île est par ailleurs réputée pour les chercheurs accros aux oiseaux. Les universitaires d'Uppsala y ont installé des sites d'étude, à savoir plusieurs centaines de nichoirs dans lesquels les volatiles récupèrent. Les gobe-mouches à collier, eux, ne vont pas plus loin. Ils rejoignent les bois de l'île au début du mois de mai pour s'y accoupler.
C'est là que Blandine Doligez les a observés et manipulés. De 1997 à 2000, la jeune chercheuse, à l'époque thésarde, a sillonné plus de 12 bois de