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Le pouvoir des bulles de mer

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Une étude se penche sur les échanges gazeux dans l'océan.
publié le 23 août 2002 à 0h43

L'institut océanographique Scripps, rattaché à l'université de Californie, s'est intéressé à la taille des bulles dans les vagues des océans. «La taille des bulles a une influence majeure sur les échanges gazeux entre l'atmosphère et l'océan», explique Grant B. Deane, un des auteurs de l'étude parue hier dans le magazine Nature. Avec son collègue Dale Stokes, il a filmé des vagues artificielles créées dans leur réservoir d'eau de mer, ainsi que de véritables déferlantes très prisées des surfeurs. Les caméras ont enregistré les crêtes, la frontière air-eau où se forme l'écume. Dans cette couche de bulles, les changements de pression causés par les turbulences sont nombreux. Au-dessus d'environ un millimètre, la bulle est crevée ou fragmentée en gouttelettes et peut répandre le dioxyde de carbone qu'elle contient contribuant ainsi au cycle du gaz entre l'air et l'eau. Mais les plus petites bulles, de l'ordre du micron, ne se brisent pas puisqu'elles sont stabilisées par la tension régnant à la surface de l'eau. «Nous avons observé ces mécanismes dans l'écume, sur les déferlantes et sur nos vagues de laboratoire. Plus les vents sont forts et les vagues grandes, plus les échanges gazeux entre l'air et l'océan s'intensifient», explique Grant B.Deane.

Selon lui, ces recherches doivent permettre de «calculer les flux de gaz air-océan et déterminer la quantité d'air emportée dans l'eau». Bulles et gouttes résultant du déferlement des vagues interviennent dans de nombreux processus co