La construction d'un palais des congrès à Issoudun (Indre) a permis la découverte d'un nouveau pan de l'histoire de la ville. Des sépultures communes et dites «de catastrophe» ont été dégagées : elles regroupent les squelettes de 200 personnes, décédées à la fin du XVIIe siècle dans des conditions qui restent à éclaircir : peste, autre épidémie ? Les anthropologues étudient les os pour trouver des réponses.
C'est dans le cadre de fouilles de sauvetage que les sépultures ont été révélées. Les archéologues de l'Inrap (1) savaient qu'ils creusaient au-dessus de l'ancien cimetière de la ville qui fonctionna du XIIIe siècle jusqu'en 1798, année où il fut fermé pour des questions d'hygiène. Les chercheurs pensaient tomber sur des sépultures classiques, individuelles. Dès le mois de juillet dernier, ils découvrent trois sépultures collectives contenant respectivement vingt-deux, quinze et dix-sept personnes, adultes et enfants, hommes et femmes. Les premières études montrent que les corps sont bien alignés, les adultes au fond, tête bêche, et les enfants au-dessus. Des pièces de monnaie de 1647 et 1649, trouvées sur place, permettent de dater les décès à la fin du XVIIe siècle. Depuis juillet, douze sépultures communes orientées dans le même sens, chacune contenant au minimum quinze individus ont été mises à jour. Deux cents squelettes au total ont été déterrés mais le cimetière se poursuivant au-delà de la zone fouillée, il y en a sans doute beaucoup d'autres.
Des pistes à l'horizon