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Libération

Le virus du Nil émigre aux Etats-Unis

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Sa propagation par transmission sanguine inquiète les scientifiques.
par Delphine BARRAIS
publié le 6 septembre 2002 à 0h52
(mis à jour le 6 septembre 2002 à 0h52)

Les Etats-Unis connaissent actuellement leur pire épidémie de virus du Nil occidental avec un nombre record de victimes : 40 morts en trois mois. Cette épidémie inquiète d'autant plus que l'agent infectieux, normalement transmis par les moustiques, peut être contracté par greffe ou transfusion sanguine.

Le mois dernier, une femme originaire de Géorgie décède dans un accident de voiture. Sa famille accepte que l'on prélève son coeur, son foie et ses deux reins, aussitôt transplantés à quatre personnes. Les receveurs tombent tous malades. Ils présentent des signes de fièvre et d'inflammation du cerveau, deux des nombreux symptômes de la maladie du Nil occidental. Plusieurs échantillons des organes greffés sont donc envoyés au laboratoire de Fort Collins, dans le Colorado, pour y être testés. «Les premiers résultats ont apporté la preuve que les organes transplantés sont bien à l'origine de la maladie du Nil chez les receveurs», annonçait hier James Hughes, directeur du centre de contrôle et de prévention des maladies infectieuses CDC, dans le New York Times.

Appel à la prudence. Quant à l'origine de la maladie chez la donneuse, «elle reste inconnue. La victime ne semblait pas atteinte avant son accident. Venait-elle d'être piquée, ou bien a-t-elle été contaminée par le sang qu'elle a reçu juste après son accident ? poursuit-il. Nous attendons les résultats». L'agence de contrôle des produits alimentaires et pharmaceutiques FDA a d'ores et déjà lancé un appel à la prudence auprès