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Libération

Crues : une météo de moins en moins myope

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publié le 17 septembre 2002 à 1h01

Pas mal, mais peut encore mieux faire. C'est la leçon qu'ingénieurs et chercheurs en météo tirent des inondations du 9 septembre. Pas mal, car, dit Guy Le Goff, du centre d'Aix-en-Provence de Météo France : «Nous avons tiré le maximum de la prévision météo.» Faire mieux, c'est ce qu'espère Philippe Bougeault, chercheur à Météo France, qui prévoit «pour 2008» l'arrivée de modèles et de supercalculateurs capables d'améliorer la précision spatiale des prévisions. Et ainsi de lancer des opérations préventives localisées, au lieu de se tenir prêts à intervenir à l'échelle d'un département.

Modèle Arpège. Pas mal, car, dès le 6 septembre, les ordinateurs prévoient une situation favorable à un «épisode cévenol» : aussi, les prévisionnistes se mobilisent. Ils remarquent que les prévisions calculées par ordinateur atteignent là leurs limites. Les modèles n'ont qu'une vision simplifiée des processus physiques réels. Et l'ordinateur ne peut simuler une formation nuageuse dont la taille est inférieure à 20 km pour Arpège, le modèle de Météo France. Les spécialistes sont donc incapables de prévoir les événements extrêmes, comme ces orages hyperviolents, et encore moins de les localiser avec une précision suffisante pour des opérations de sécurité. D'après les machines, un simple jaune ­ le niveau 2 de vigilance sur l'échelle mise en place après les tempêtes de 1999 (1) ­ suffisait. Heureusement, l'expertise humaine complète l'informatique. Les prévisionnistes analysent les résultats des c