«Les vitres ont tremblé, un peu comme si un gros camion passait dans la rue.» Pour ce géologue brestois, comme pour tous les Bretons, plus de peur que de mal. Le séisme qui a secoué l'Armorique hier à 8 h 44 n'a fait que de légers dégâts matériels. Quelques vitres brisées, une dalle fendue, mais, précise le maire de Lorient, Norbert Métaierie, «pas de rupture de canalisation, encore moins de victimes».
Tranquillité. Pourtant, la magnitude du séisme, dont l'épicentre se situe à Lorient, a grimpé à 5,4 sur l'échelle de Richter. De quoi être ressenti dans une grande partie de la Bretagne, de Brest à Rennes. De quoi entrer dans les annales puisqu'il dépasse largement la sismicité habituelle de la région. Selon le Renass (Réseau national de surveillance sismique) de Strasbourg, les dix séismes les plus forts enregistrés depuis 1981 dans la même région se sont tenus entre 2,9 et 3,3 degrés Richter. D'ailleurs, la réplique survenue à 12 h 06, avec 4,1 degrés de magnitude, a elle aussi dépassé les niveaux des dix dernières années.
A cette occasion, les Bretons ont redécouvert que le sous-sol armoricain n'est pas d'une tranquillité absolue. La péninsule est régulièrement secouée, rappelle Michel Granet, de l'Observatoire des sciences de la Terre à Strasbourg : «La région Bretagne, même si elle n'entre pas dans le cadre du zonage sismique du territoire métropolitain, est une région où peuvent se produire régulièrement des séismes.»
La cause de ces séismes se situe bien loin au sud. C'est