Ce sont des prix «pour rire» et totalement désargentés, mais ils font recette chaque année. Trois vrais Nobel ont annoncé jeudi le cru 2 002 des «IgNobel», devant 1 200 personnes massées dans un théâtre de l'université de Harvard (Etats-Unis). Des faux Nobel annoncés, depuis douze ans, une semaine avant les vrais, pour récompenser des travaux «qui ne peuvent pas ou ne doivent pas être reproduits». Sept des dix lauréats avaient fait le déplacement, à leurs frais. Parmi les dix disciplines à l'honneur, quatre sortent du lot (1).
L'IgNobel de la «recherche pluridisciplinaire» sacre Karl Kruszelnicki, de l'université de Sydney. Il a publié la plus large étude jamais consacrée aux peluches qui se forment dans les nombrils et démontre notamment qu'elles sont majoritairement de couleur bleue. Des échantillons expédiés par 4 799 personnes ont été étudiés. Le profil type du nombril pelucheux s'avère appartenir à un homme plutôt poilu et âgé : la bedaine et la pilosité, notamment entre le pubis et le nombril, seraient les facteurs primordiaux d'apparition de ces peluches (2). En biologie, le prix est allé à un quartet universitaire britannique qui a montré l'importance de la présence humaine dans l'élevage des autruches : continue, elle stimule les parades nuptiales et favorise la reproduction. Très attendu, l'IgNobel de physique ira cette année à Munich, capitale allemande de la bière. Arnd Leike y a démontré que la disparition de la mousse dans un verre de bière suit une loi de décro