Colère dans les labos. L'ensemble des syndicats de la recherche appelle à une assemblée générale en région parisienne demain (1) et propose une journée d'action pour le 17 octobre. La raison ? Malgré le tour de passe-passe de Claudie Haigneré, la ministre de la Recherche faire comme si 720 millions d'euros déjà accordés par le vote du Parlement dans le budget 2002 contribuaient au budget 2003 , la vérité a fini par émerger des présentations alambiquées du budget 2003. Et les vrais chiffres font mal (lire encadré). Ces coupes brutales suscitent une réprobation générale que détaille Jacques Fossey, secrétaire général du Syndicat national des chercheurs scientifiques (SNCS).
Comment appréciez-vous le budget 2003 de la recherche ?
Prenons un peu de champ pour en prendre la pleine mesure. Et comparons les politiques des deux grands blocs scientifiques, l'Europe et les Etats-Unis. Sciences et technologies sont certes objets de coopérations internationales, mais dans un cadre compétitif féroce en raison des avantages certains économiques, culturels, sociaux, militaires que les nations retirent de leurs capacités respectives. Outre-Atlantique, dirigeants d'entreprises et politiques savent que la recherche n'est pas un coût de fonctionnement à réduire, mais un investissement. Les sciences sont la solution, pas le problème. En 1995, les dépenses de recherche/développement de l'Union européenne étaient inférieures à celles des Etats-Unis de 25 milliards d'euros. En 2000, le retard grimpait à 124 milliards, sur un total respectif de 16