L'homme sur Mars en 2030, un poste-frontière habité sur la Lune en 2020 et un morceau de la planète rouge sur Terre entre 2011 et 2017. L'Agence spatiale européenne (ESA) a des rêves de grandeur, telle la Nasa dans ses périodes oniriques. Les objectifs et le calendrier proposés la semaine dernière par la direction de son programme Aurora, adoptés à l'unanimité par les participants (1), confinent à la science-fiction. Et surtout à la fiction budgétaire, puisqu'aucune de ces missions «n'est chiffrée», avoue Franco Ongaro, directeur du projet.
Sauvetage. Cette proposition pourrait toutefois signifier la fin du «cavalier seul» tricolore, lancé à toute allure par Claude Allègre qui, comme ministre de la Recherche, demanda au Cnes (l'agence spatiale française) d'aller recueillir des rocs martiens et de les rapporter sur Terre, en coopération avec la Nasa. Car c'est par le sauvetage de cette mission en péril pour cause d'insuffisance budgétaire française que pourrait commencer le plan Aurora.
Le Programme Board propose en effet de débuter, plus modestement, par quatre missions qui sont a priori dans les cordes budgétaires et technologiques de l'Europe spatiale. D'abord, dès 2009, la mission Exo-Mars, lancée par une Ariane 5. Au menu: le plat français un orbiteur pour tester la capture d'une petite capsule arrivant de Mars et les quatre stations sismiques Net-lander alourdi d'un atterrisseur et d'un petit robot mobile destinés à chercher des traces de vie. Puis, sans date, deux pe