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Libération

Un chasseur de monstres cosmiques en orbite

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publié le 19 octobre 2002 à 1h28

Champagne, jeudi, dans les laboratoires d'as trophysique nucléaire. Pour saluer une double réussite. Le tir du télescope de l'Agence spatiale européenne (ESA) Intégral, spécialiste de la chasse aux trous noirs, lancé par une fusée russe Proton depuis le cosmodrome de Baïkonour. Et la parution d'un article dans la revue Nature, qui consacre dix années de traque d'une étoile démontrant l'existence d'un trou noir niché presque au centre géométrique de notre galaxie, la Voie lactée (lire ci-contre).

Integral (1), c'est du costaud : quatre tonnes, cinq mètres de haut, panneaux solaires de grande surface. Et bourré d'une technologie complexe ­ à forte participation française (2) ­ destinée à capter et mesurer les rayons gamma. Très délicats à apprivoiser, peu nombreux mais extrêmement énergétiques, ces photons sont émis par les noyaux radioactifs crachés par les explosions stellaires ou par des nuages de gaz chauffés à des millions de degrés par la formidable attraction d'un trou noir ou d'une étoile à neutrons proches.

Elliptique. Integral, c'est donc du cher : pas moins de 330 millions d'euros pour l'ESA, sans compter la fusée, fournie par la Russie contre un temps d'observation, et les instruments, payés par les agences nationales. Une technologie sans équivalent actuel, l'observatoire gamma de la Nasa, le télescope Compton, ayant brûlé dans l'atmosphère en mars 2000, après avoir terminé sa mission. Sur une orbite terrestre très elliptique ­ périgée à 9 000 km et apogée à 153 000