Menu
Libération

La crise secoue un Cnes au rabais

Article réservé aux abonnés
publié le 29 octobre 2002 à 1h34

«Bensoussan, démission !» C'est la tête du président du Cnes, l'agence spatiale française, que le personnel du centre de Toulouse a réclamée, lors d'une assemblée générale houleuse la semaine dernière. Les syndicats voulaient en appeler au gouvernement sur les crédits nécessaires à la réalisation des objectifs fixés par ce dernier, mais la base y a ajouté la tête à couper.

Paradoxe. Alain Bensoussan doit sûrement cette impopularité à son statut de pièce rapportée qu'il traîne depuis sa nomination par Juppé, en 1996. Et à la longue période de cohabitation conflictuelle avec le directeur général, Gérard Brachet, que Claude Allègre a imposé en 1997. Brachet a démissionné (Libération du 20 septembre), laissant Bensoussan seul maître à bord. Et cible des mécontents. Car les problèmes sont restés : «Nous sommes asphy xiés», résume le secrétaire CGT du comité d'entreprise, Yves Bonamich. En clair : les diminutions successives du budget du Cnes ­ 8 % depuis 1997 ­ ne sont plus compatibles avec les programmes engagés. Car, paradoxe, les ministres de la Recherche ont simultanément serré les cordons de la bourse et multiplié les projets. Le Cnes doit ainsi poursuivre l'évolution technique d'Ariane 5 ; lancer un grand projet de satellites d'observation optiques et radars avec l'Italie (Pléiades-Cosmos) ; assumer sa part du programme scientifique de l'Agence spatiale européenne (ESA) ; soutenir l'industrie européenne des satellites de télécoms ; tout en préparant les futurs lanceurs post-