Du cuivre pour durcir les tissus. D'habitude, c'est plutôt du silicium, du calcium ou du fer que l'on retrouve dans les tissus rigides des organismes comme l'émail dentaire. Et voilà qu'une étude publiée dans Nature (1) montre que le ver marin Glycera dibranchiata utilise le cuivre pour se consolider.
Le cuivre est une substance normalement toxique à forte dose, ce qui avait conduit les scientifiques à penser que sa présence dans ce ver était due à une pollution. Mais la concentration de cuivre dans les dents ne pouvait pas dépendre de sa teneur dans le milieu environnant : les chercheurs californiens ont finalement pu démontrer que c'est bien le ver qui le récolte et l'accumule dans la pointe de ses dents.
Proie manquée. Le ver Glycera dibranchiata est rouge sang et peut atteindre 40 cm de long. Ses quatre dents noires et pointues injectent du venin dans ses proies, qu'il repère à l'odorat. Le plus souvent, le ver rate sa proie et percute les graviers, mais ses dents ont une grande résistance à l'abrasion qu'elles subissent. Et cela grâce à la présence du cuivre, qui apporte cette résistance mécanique.
De fait, la combinaison de deux formes de cuivre renforce le tissu dentaire du ver. D'un côté, le cuivre libre relie les chaînes d'acides aminés, composante des protéines qui constituent 90 % de la dent. De l'autre côté, le cuivre est présent sous la forme d'un biominéral, l'atacamite, organisée en une couche de fibres parallèles. «Le plus étonnant est la proportion du minéral p