Huitième étage de l'université de Paris-V. Quatre scientifiques présents dans la salle de réunion. Et autant d'opératrices. Le dispositif de «La science au bout du fil». Au bout du fil, justement, «une dame qui écoute la radio le soir, l'oreille collée au récepteur pour ne pas déranger son mari. Elle voudrait savoir si les ondes du poste sont dangereuses pour sa santé». On va le lui dire : «Je vais vous mettre en relation avec un chercheur qui va répondre à votre question.»
Inquiétude. Depuis lundi et jusqu'à la fin de la semaine, des scientifiques bénévoles ont accepté de consacrer un après-midi, de 13 à 18 heures, pour répondre aux interrogations du public autour d'un thème quotidien. Le lundi, «Changement climatique, vers une catastrophe annoncée ?» n'a guère fait recette, «à peine une quarantaine d'appels». Mais ce mardi, avec «L'environnement électromagnétique, ami ou ennemi pour l'homme ?», «ça n'arrête pas ! dit une opératrice. Le bouche à oreille a très bien fonctionné. Les scientifiques n'ont pas le temps de souffler». Par «environnement électromagnétique», les gens ont bien compris qu'il fallait entendre fours à micro-ondes, téléphones portables, ou même les ondes des lits électriques relevables. Ce n'est pas tant la curiosité scientifique qui les motive que l'inquiétude.
Dans la salle, Walid Tabbara, chercheur au laboratoire des signaux et systèmes du CNRS, rassure une dame de 85 ans sur l'innocuité de son radioréveil dont l'heure s'ajuste automatiquement, explique