Si une image était projetée sur un écran d'air, on pourrait passer à travers. Ce passe-muraille version mécanique des fluides existe, c'est un mur de brouillard baptisé Wave (pour Walkin'thru Virtual Environments, littéralement : «traverser des environnements virtuels»). Deux chercheurs finlandais, Karri Palovuori et Ismo Rakkolainen, du laboratoire de transmission du signal de l'université de Tampere (Finlande) ont mis au point une nouvelle méthode pour former cet écran pénétrable composé d'air, de vapeur d'eau ou de fumée.
Flux d'air. Qu'ils soient à base de fumée, d'eau ou même de sable, les écrans non solides accaparent beaucoup artistes et chercheurs. Problème : ils ne sont pas uniformément plats et la qualité de l'image s'en ressent. Le système Wave est basé sur un flux d'air dans lequel on injecte un film de fumée ou de vapeur d'eau qui servira de support à l'image. Pour obtenir une belle surface lisse, l'équipe de Rakkolainen s'est servie d'un flux laminaire, fin et non turbulent. Le dispositif produit des «lames d'air» à vitesse constante qui ont la propriété de constituer des filets d'air parallèles qui se reforment après un obstacle. Si on passe sa main au travers, la lame se reconstitue aussitôt après. Piégé dans le flux d'air, le voile de vapeur ou de fumée est protégé des perturbations ambiantes, notamment celles qui se produisent au passage d'un corps étranger dans la trajectoire de l'air. Selon l'intensité du voile, on obtient un écran translucide ou opaque. «