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Libération

Une bactérie artificielle contre l'effet de serre

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publié le 22 novembre 2002 à 1h51

Faudra-t-il en passer par un bricolage du vivant pour tenter de résoudre les problèmes climatiques de la planète ? Le sulfureux Craig Venter, qui avait séquencé le génome humain en un temps record, a brutalement refait surface hier avec un défi audacieux : concevoir une bactérie artificielle, capable de fabriquer de grandes quantités d'hydrogène ou de piéger le gaz carbonique. Le département de l'Energie américain a décidé de le soutenir, et contribuera à hauteur de trois millions d'euros en trois ans sur le projet, a révélé hier le Washington Post.

Si l'hydrogène affiche des caractéristiques idéales pour la production d'énergie propre (sa combustion ne dégage que de l'eau), il n'existe qu'en petite quantité dans la nature. Des sommes considérables sont dépensées pour mettre au point des techniques de production du précieux gaz viables économiquement. Or, certaines bactéries sont capables, dans certaines conditions, d'en produire.

Perplexité. Craig Venter entend recréer les gènes qui pilotent cette fonction et les introduire dans une cellule-modèle, Mycoplasma genitalium. Cette cellule, connue pour posséder le plus petit génome bactérien, avait été séquencée en 1995. Quatre ans plus tard, des chercheurs avaient établi la liste des 350 gènes essentiels à la vie unicellulaire, sur les 517 de M. genitalium. Craig Venter et le Nobel de médecine Hamilton Smith, associés dans l'institut pour les alternatives énergétiques biologiques (IBEA), entendent maintenant fabriquer cette bacté