Lire dans le cerveau d'un nouveau-né, le voir percevoir une voix, découvrir la genèse de ses fonctions mentales les plus fondamentales : c'est en bonne voie. Pour la première fois en France, une équipe de recherche a soumis des bébés en bonne santé (14 filles, 6 garçons) à une étude utilisant l'imagerie par résonance magnétique, l'IRM. L'événement est remarquable au plan scientifique, car il éclaire, en l'occurrence, les bases biologiques du langage chez le petit d'homme (lire ci-dessous). Mais il l'est également au plan éthique, champ particulièrement sensible en ce cas particulier, et cela pour deux raisons. Tout d'abord, parce que l'expérience a été conduite sur des bébés de 2 à 3 mois qui, étant en bonne santé, n'avaient aucun bénéfice direct à en attendre. Ensuite, parce qu'elle recourt à l'IRM, technique d'acquisition d'images cérébrales par résonance magnétique. Utilisée de façon accrue pour le diagnostic médical depuis une vingtaine d'années, l'IRM est réputée sans risque pour la santé. Cependant, elle est loin de relever d'un geste médical anodin assimilable à une prise de sang.
Stress auditif. En effet, l'examen IRM doit être mis en oeuvre dans un environnement très particulier d'où tout objet métallique doit être exclu, celui-ci pouvant être littéralement aspiré vers le centre de la machine, où est calée la tête du sujet. En outre, il génère un stress important au plan auditif : l'appareil émet des sons d'un niveau identique (90 décibels) à ceux d'un marteau-piqueu