On l'appelle la «cécité des rivières» car elle est transmise par la piqûre d'un moucheron vivant près des cours d'eau. L'onchocercose est l'un des principaux problèmes de santé publique en Afrique. A cause d'elle, des centaines de milliers de personnes sont devenues aveugles. C'est dire l'importance du résultat du programme mené depuis vingt-huit ans par des chercheurs de vingt-deux pays et qui vient d'aboutir à l'éradication de cette maladie en Afrique de l'Ouest. Ce moucheron de la famille des simulies est en effet le vecteur d'un redoutable ver parasite, une filaire, dont les larves provoquent chez l'homme des lésions oculaires et cutanées. Dans les années 70, l'onchocercose était la deuxième cause de cécité d'origine infectieuse dans le monde. Sur 18 millions de personnes infectées, près de 300 000 sont devenues aveugles. Au total, selon l'OMS, plus de 120 millions de personnes, dont 96 % en Afrique, ont potentiellement été exposées à la maladie, endémique dans 30 pays africains, au Yémen et dans certaines zones d'Amérique du Sud.
Face à ce fléau, 22 Etats (dont la France) se sont lancés en 1974 dans un grand programme de lutte contre l'onchocercose (OCP en anglais) dans 11 pays d'Afrique de l'Ouest, combat mené sous l'égide de l'OMS. Faute de médicament disponible à cette époque, les chercheurs ont opté pour une lutte contre la source de la maladie, le moucheron. La méthode utilisée : un épandage aérien d'insecticides biodégradables dans les rivières, où l'insecte se dév