Pionnier de l'informatique américaine, créateur du premier Computer Museum, Gordon Bell est redevenu chercheur à 68 ans. 0Chez Microsoft.
MyLifeBits est-il juste un projet expérimental ou peut-il avoir des applications concrètes pour chacun de nous ?
Je crois que c'est déjà la réalité, parce que les «bits» nous submergent de plus en plus, que nous le voulions ou non. Le défi qui nous est posé est d'organiser ce flux d'informations personnelles (messages, photos, vidéos..., ndlr) et de concevoir les outils qui leur donneront une valeur ajoutée. Les outils de recherche sont la première grande application à creuser : nous avons besoin de retrouver ces informations en fonction de leur contenu, et non plus en fonction de leur lieu de stockage.
Ne serait-il pas dangereux de laisser ces mémoires multimédias de nos vies entre les mains d'une société aussi puissante que Microsoft ?
Rien dans ce projet ne vise à permettre l'accès à ces informations et encore moins le contrôle à qui que ce soit d'autre que leur propriétaire. On peut toujours imaginer des scénarios noirs, dans lesquels des gens ou des entreprises mal intentionnés accéderaient à la collection complète de nos «lifebits». En ce sens, on a déjà vu à quels genres de dangers l'usage de l'e-mail nous expose. Le résultat, c'est que les entreprises tendent à effacer tous les enregistrements de leur communication interne ! Voilà une vingtaine d'années, lorsque je faisais partie du comité exécutif de Digital Equipment, nous avions