Avant-dernier épisode de notre série sur l'Antarctique, avec les chercheurs et les membres de l'Institut polaire Paul-Emile-Victor. L'envoyé spécial de «Libération» qui raconte cette aventure humaine et scientifique, détaille aujourd'hui le travail de prélèvement effectué au Dôme C, à 1100 km au sud de la base française Dumont d'Urville.
Précédents volets publiés le 13 novembre, 2 décembre et 16 décembre.
Mouvement de foule au beau milieu du désert blanc. Vêtus d'épaisses combinaisons polaires, les curieux affluent sous la tente de forage de Dôme C, un site perdu par 75° 06' de latitude sud. Ils sont un peu essoufflés par le manque d'oxygène qui règne ici, à 3 200 mètres d'altitude, sur le plateau antarctique. En ce 4 décembre, jour de sainte Barbara, patronne paraît-il des mineurs et des foreurs, la première carotte de glace de la saison sort enfin du trou, sous les flashes. Un long tube métallique remonte au bout du treuil, puis bascule à l'horizontale, avant d'éjecter la barre cylindrique et translucide d'un mètre de long. Découpée à 2 872 mètres de profondeur, elle a plus de 500 000 ans, mieux donc que le record atteint l'an dernier. Cette première carotte de la saison aura porté bonheur aux as du forage, qui iront de succès en succès. Le 12 décembre, ils remontent une carotte estimée à 700 000 ans (voir Libération du 13 décembre). Puis le jeudi 19, ils franchissent 3 112 mètres, avec un âge estimé à 1 million d'années, qui devra encore être confirmé en laboratoire, une fo