Joëlle est institutrice en maternelle. Pour le Noël de ses deux enfants, âgés de 10 et 11 ans, son choix s'est porté sur un jeu qui apprend à trier les déchets. «Une sensibilisation originale aux problèmes environnementaux», soutient la mère de famille. André, son mari, a un faible pour le télescope. «Romain veut devenir astronaute, lance-t-il, ça le rapprocherait un peu des étoiles.» L'an dernier, leur choix s'était porté sur un labo de chimie, qui avait un peu trop rempli son rôle d'«éveil de la curiosité de l'enfant». «Très vite, les enfants ont abandonné le manuel d'expérience pour mieux laisser aller leur imagination, se souviennent les parents. Parfois, on a retrouvé la cuisine dans des états intéressants.»
Les jeux à caractère scientifique, s'ils ne sont pas en tête de liste sur la lettre adressée au père Noël, parviennent à conserver leur niche dans le lucratif et cruel marché du jouet pour enfants (1). «Le secteur scientifique repose sur des "classiques" comme les télescopes, les microscopes ou les labos de chimie, explique Jackie Peilleux, PDG de Joué Club et président du syndicat français des détaillants du jeu. Ce sont des valeurs sûres qui ont toujours beaucoup de succès.»
Paradoxalement, ces «classiques» on pourrait ajouter les kits d'électricité, d'optique, d'anatomie, etc. sont à la fois un frein et un moteur pour les fabricants de jeux scientifiques. Moteur, car ils leur permettent de tirer leur épingle d'un jeu imposé d'un côté par les «licences» (Harry P