Sur cette image, cent mille galaxies, situées à plus de douze milliards d'années-lumière de la Terre, témoignent de l'enfance de l'Univers. Un trésor d'astrophysique. Une mine d'informations potentielles sur les premières étoiles, l'évolution primordiale des galaxies, le nombre et l'activité des trous noirs, massifs à cette époque de l'histoire, et bien d'autres mystères cosmologiques.
Cette image des confins de l'Univers est aussi un exploit technologique. Couvrant une portion de ciel de la taille de la Lune vue de la Terre (1), dans la constellation du Fourneau, c'est en réalité un assemblage de 450 prises de vue en différentes couleurs. Au total, plus de cinquante heures de pose, réalisées par la caméra à grand champ du télescope de 2,2 mètres de l'Observatoire européen austral (ESO, European Southern Observatory), à La Silla, dans les Andes chiliennes. Des observations menées lors des meilleures nuits, entre 1999 et 2002, par les chercheurs de l'ESO, suivant une idée de son ancien directeur général Ricardo Giacconi (Nobel de physique en 2002).
Stockage. En 1999, le télescope spatial américain Chandra, spécialisé en rayons X, observa durant 278 heures cette même région du ciel singulièrement vide d'objets proches, donc très noire, afin d'y détecter les objets le plus loin possible. Giacconi organisa alors un imposant programme pour doubler cette vue en rayons X d'une observation minutieuse en lumière visible par des télescopes terrestres. Une démarche qui promettait beaucou